Le gel, ce fléaux !

Avec des températures descendant jusqu'à -4° par endroit, les bougies étaient allumées, là où les vignerons en avaient encore assez, aidés par des ballots de paille en feu, par des feux de cocottes, ces vieux pieds de vigne qui ont été arrachés, ou par des feux de vieux piquets qui avaient été mis de coté aux cas où.

Cà et là, on voyait des vieux barils d'huile servant de braseros ou pour ceux qui les avaient gardés, des rangées de chaufferettes, ces gamelles remplies de vieux fioul, avec une cheminée, que les anciens utilisaient avant les bougies.

Là où des vignes venaient d'être plantées, on a vu des immenses serres apparaitre, sur une parcelle au milieu des Clos, où  au milieu de la Fourchaume.

Rien de plus normal, mais quand on commence à utiliser l'eau pour lutter contre ce fléau, c'est bien plus étonnant.Dans les années 70, plusieurs solutions ont été imaginées à base de système d'aspersion d'eau sur le vignoble Chablisien.

A Beine, un lac a été créé en 1978, pour permettre de protéger une centaine d'hectares de vignes. 

Sa superficie est de 15 hectares et il est prévu pour pouvoir arroser le vignoble durant 88 heures avec un réseau de 40 kilomètres de tuyaux. Il est alimenté par le Serein, la rivière qui coule dans la vallée du Chablisien. On peut constater une différence de niveau d'environ 50 centimètres entre deux nuits d'arrosage, je vous laisse faire le calcul du volume d'eau qui a été utilisé.

Pour les Grands Crus proches du Serein, et pour la Fourchaume, c'est directement puisé dans le Serein, à partir de plusieurs stations de pompage.

La plus grande étant proche de Maligny et qui, avec ses moteurs, permet de protéger une grande superficie de vignes situées à des centaines de mètres de là.

Si on rajoute l'éolienne utilisée du coté de Fleys et les prières à Saint Vincent, on peut vraiment dire que ces hommes et ces femmes ont tout tenté pour protéger le vignoble.

Les gelées du mois d'avril 2021 ont détruit entre 30 et 100% des bourgeons des vignobles bourguignons, mais également ont été très dures en Bordelais, en Loire, en Languedoc même, et globalement dans l'immense majorité des vignobles français.